Seul(e) sur Compostelle, est-ce que c’est dangereux ?
« Mais ça va pas la tête ? Tu pars marcher toute seule sur Compostelle, et en plus tu dors au milieu de la nature ? Il faut pas faire ça, c’est dangereux ! »
Voilà le genre de propos auquel j’ai été moi-même confrontée à de (trop) nombreuses reprises en me lançant seule sur le Chemin de Compostelle pour 3 mois de marche…et je peux vous dire qu’en tant que jeune femme, c’est vraiment pénible d’entendre le discours moralisateur de gens qui n’ont jamais tenté l’expérience du voyage en solitaire ou du bivouac.
J’écris donc cet article dans le but de démystifier cette question, et même d’en encourager plus d’un(e) à ne pas écouter les appréhensions que les autres personnes ont pour vous. Non, ce n’est pas dangereux de partir seul(e) sur le chemin de Compostelle. Tant de personnes (et en majorité plus de femmes !) partent seules sans rencontrer aucun problème.
Et voici les raisons pourquoi ce n’est pas « dangereux » de partir seul(e) sur le chemin de Compostelle :
➡ D’abord parce qu’en marchant seul(e) sur le chemin, vous ne serez jamais complètement seul(e). En effet, les pèlerins affluent sur la voie su Puy en Velay, comme sur le Camino Francés et le Camino del Norte en Espagne, et il est difficile de ne pas sympathiser avec d’autres personnes !
Bon peut-être serez vous tout de même plus seul(e) sur certaines variantes ou voies moins fréquentées, comme ce fut le cas pour moi sur la Variante de Conques à Toulouse. Néanmoins, on n’est jamais perdu au milieu de nulle part, on traverse très souvent des villages, où on peut toujours trouver du monde en cas de problème.
➡ Ensuite, même si vous marchez seul(e) parce que vous en avez envie, le chemin est en très grande partie en campagne, et traverse des petits villages, des hameaux ou bien des fermes. On est loin des grosses villes et de la menace que certaines personnes malveillantes pourraient représenter pour une personne seule…tout simplement parce que la concentration de personnes est donc moins importante.
➡ Enfin, parce qu’il faut se le dire : les gens sont bienveillants. Que ce soient les autres pèlerins, les locaux ou encore les hospitaliers dans les lieux d’accueils, je n’ai rencontré que des personnes adorables, le cœur sur la main. S’il vous arrivait quoi que ce soit, vous trouveriez toujours quelqu’un pour vous aider. L’entraide est le maitre mot de ce chemin, et ça fait tellement de bien 🧡
Vigilance oui, mais confiance aussi !
Attention, je ne veux pas non plus tomber dans l’extrême et vous faire croire qu’on vit dans le monde des Bisounours, où tout est toujours beau. Bien sûr, il va de soi qu’il faut faire preuve d’une certaine vigilance et de bon sens, comme partout.
Personnellement, je me sens bien plus en sécurité à voyager seule, à pied, sur les chemin de campagnes, qu’au milieu d’une ville qui regroupe un beaucoup plus de monde et de dangers. Je pense qu’il faut savoir faire la part des choses, et surtout, être confiant. Et si vous rencontrez une personne qui ne vous met pas à l’aise, il vous suffit de passer votre chemin !
Le cas du bivouac
Étant donné que j’aime tout particulièrement bivouaquer lorsque je fais de la randonnée, j’ai décidé de partir avec ma tente sur le chemin de Compostelle. Le soir, je dormais donc seule au milieu de la nature. C’était pour moi impensable de dormir entre quatre mur tout au long de mon pèlerinage. Mais pour pouvoir dormir paisiblement au sein de la nature, il faut savoir être vigilante, certes, mais surtout être confiante : qui, au juste, va se lever de chez lui en pleine nuit pour chercher à travers les bois une pèlerine qui potentiellement pourrait dormir sous un tente quelque part ? Personne.
Et si vous souhaitez vous lancer mais que vous hésitez, cet article pourrait vous intéresser : Bivouac : comment dépasser ses peurs ?
De plus, il faut prendre quelques précautions nécessaires tout de même : Je fais toujours attention que personne ne me suive lorsque je suis à la recherche d’un lieu de bivouac. Je pose mon campement non loin du chemin mais toujours à l’abri des regards, et pas avant que le soir commence à tomber.
Et pour enfoncer le clou : Je me sens bien plus en sécurité à dormir seule au beau milieu de la nature, que lorsque, dans mon quotidien, je marche seule le soir en ville…
Enfin, pour pousser la réflexion sur la sécurité en bivouac, je vous invite à lire cet article : Bivouaquer en toute sécurité.
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J’espère que cet article en inspirera plus d’une à partir marcher seule, et pourquoi pas à dormir en pleine nature. Et si vous hésitez encore entre dormir en tente sur le chemin, vous trouverez plein d’information sur le bivouac dans cet article : Bivouac : mode d’emploi
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Et pour finir, voici une vidéo complète sur le sujet ⬇
5 commentaires
Jean-Luc Chareyron
Bonjour,
C’est la première fois que je te mets un commentaire après avoir visionner ta dernière vidéo du 10/03/21.
Tout d’abord merci pour toutes tes vidéos. J’ai toujours beaucoup de plaisir à les regarder.
Il faut suivre ses envies. La montagne m’a toujours attiré alors je me suis débrouillé pour faire mes études à Grenoble. J’ai réussi à trouver un emploi entre Grenoble et Gap à quelques minutes du massif des Ecrins. J’ai rencontré mon épouse en montagne en randonnée…
Bref, je ne vais pas te raconter toute ma vie.
La vie est pleine de hasard mais il faut toujours écouter ses aspirations.
J’adore toujours randonner
Suzanne - L'instant Vagabond
Bonjour Jean-Luc…er merci beaucoup pour ton commentaire qui me touche beaucoup ! C’est génial de te lire, et surtout de voir que tu as suivi tes envies, et que ton parcours est très beau !
Jean-Luc Chareyron
Zut, mauvais clic sur le clavier.
J’ai toujours aimé randonner, je marche été comme hiver (en raquettes) et je ne me lasse pas d’être dans la nature. C’est ma « drogue ».
Bien amicalement,
Farigoulette
Bonjour Suzanne,
plus d’un mois que je prépare ma rando de 4 jours sur le chemin au départ du Puy en Velay en solo. J’avais prévu de passer les nuits en gîte. Mais j’ai fait une rencontre la semaine dernière lors de notre traversée des Calanques de La Ciotat à Marseille : une jeune femme, je devrais dire un rayon de soleil 😍, qui faisait le chemin inverse de nous. Elle était seule et dormait en bivouac. Et là j’ai eu un déclic… Et puis une seconde rencontre decisive: la tienne🥰. Tes vidéos, ton blog m’ont aidé à sauter le pas… à me faire confiance.
Merci Suzanne pour ta douceur, ton sourire, tes conseils, pour tout ce que tu partages.
La préparation de ce voyage me procure déjà une énorme joie….
Bien amicalement.
Sandy
47 ans, sur le point de réaliser le 3eme gros projet de sa vie(le 1er: 2 accouchements à domicile, le 2eme: tout plaquer pour reprendre les études à 40ans)
Suzanne - L'instant Vagabond
Bonjour Sandy !
Merci pour ton commentaire qui fait très plaisir à lire, je ne peux que t’encourager à te lancer dans cette belle aventure ! Et je suis ravie que mes partages puissent t’aider dans cette démarche 🙂