Compostelle : Gite ou Bivouac ?
Lorsque je suis partie pour la première fois sur le Chemin de Compostelle, j’avais très envie de passer du temps en immersion totale dans la nature. C’est pourquoi je suis partie avec tout mon matériel de bivouac sur le dos. Toutefois, j’ai beaucoup alterné entre nuit en bivouac et nuit en gîte, ce qui m’a permis de faire l’expérience de ces deux modes de nuits sur le chemin en France (sur la Voie du Puy en Velay) et en Espagne (sur le Camino Francés).
Dans cet article, je vous propose donc de passer en revue les avantages et inconvénients à dormir en gîte et en bivouac sur le Chemin de Compostelle. En espérant que cela vous donne une meilleure idée de ce qui vous attend sur le chemin, et vous aide à faire votre propre choix 🦋🍃😊
Dormir en Gite
Dormir en gîte sur le Chemin de Compostelle présente beaucoup d’avantages. Cela permet une bonne nuit confortable, au chaud et au sec, pour recharger complètement les batteries après une journée de marche. Cela permet aussi de rencontrer d’autres pèlerins, de sympathiser et passer des moments conviviaux. Cela permet enfin, de ne pas rajouter plusieurs kilos de plus à porter sur son dos, du au matériel de camping.
De plus, dormir en gîte peut s’avérer être plus « facile » : pas besoin de s’organiser pour se ravitailler chaque soir en eau et en nourriture, comme il est nécessaire pour le bivouac. On arrive dans un gîte, on pose son sac à dos et on est tranquille. Comme les gîtes sont généralement en ville, ou bien qu’ils proposent la demi-pension (repas du soir et du petit-déjeuner), on dispose de nourriture et d’eau comme on le veut.
C’est pour cela que j’ai personnellement alterné entre gîte et nuit en bivouac tout au long de mon aventure sur le Chemin de Compostelle, que ce soit la Voie du Puy en Velay ou le Camino Francés. De cette manière, je pouvais retrouver du confort certaines nuit, et aussi pouvoir retrouver les moments de partage entre pèlerins le soir. J’ai notamment dormi dans les gîtes lorsque je marchais avec d’autres pèlerins et que j’avais envie de continuer à passer du temps avec eux le soir.
La petite astuce, pour profiter de « l’ambiance pèlerin » dans les gîtes tout en dormant dehors, était de demander à dormir dans les jardins de gîtes, ce qui est très souvent autorisé pour quelques euros seulement.
Le cas des gîtes donativo
Sur le chemin de Compostelle, j’ai été tout particulièrement impressionnée par les gîtes en donativo. Ce sont des gîtes qui marchent sur le principe de la donation participative. Attention, cela ne veut pas dire qu’ils sont gratuits, mais bien qu’on donne à hauteur de ses moyens !
On y trouve généralement une boite dans laquelle on met ce que l’on peut pour la nuit, et aussi pour le repas. Je trouve ce concept génial, car il encourage la grande solidarité entre pèlerins. Cela permet à tout le monde de faire le chemin, et ce même si on n’a pas forcément de grandes ressources financières. De plus, j’ai été très surprise de découvrir que l’accueil est souvent très chaleureux dans ce genre de gîte !
Et pour en savoir plus sur les différents types d’hébergements sur le chemin de Compostelle, c’est par ici : Gîte, donativo, camping…où dormir sur le Chemin de Compostelle ?
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Faire du bivouac
❗️⚠️❗️Avant de vous parler des avantages et inconvénients à bivouaquer sur le chemin Compostelle, je tenais à rappeler qu’il est tout particulièrement important d’avoir en tête les règles et bonnes pratiques du bivouac. Pour les connaitre et les respecter, je vous invite à lire cet article : La charte d’un bivouac respectueux.
Pour ceux qui n’ont jamais fait de bivouac de leur vie, cela peut paraitre vraiment compliqué de se lancer dans l’aventure de la nuit en pleine nature. Il faut préparer un matériel spécifique, trouver un lieu où poser son campement chaque soir, et passer certaines nuits tout seul au milieu de la nature, ce qui n’est pas toujours le plus rassurant…
Pourtant, bivouaquer sur le Chemin de Compostelle présente plusieurs avantages : le coût, la liberté, le ressourcement dans la nature… Si vous souhaitez en savoir plus sur mes motivations personnelles à faire du bivouac, je vous invite à lire cet article : Pourquoi est-ce que j’aime tant le bivouac ?
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Le premier grand avantage à faire du bivouac sur le Chemin de Compostelle, c’est en terme de coûts : dormir au milieu de la nature…c’est gratuit ! Cela permet donc d’économiser beaucoup sur les frais de votre voyage. De même, si vous optez pour camper dans les jardins des gîtes de pèlerins, ou dans les campings (municipaux ou privés), cela restera toujours moins cher qu’une place en gîte.
Et si vous voulez en savoir plus sur la question du budget, cet article devrait vous intéresser : Quel budget pour Compostelle ?
Le deuxième avantage à faire du bivouac, c’est de ne pas avoir à subir la « course » aux gîtes à laquelle s’adonnent certains pèlerins, de peur de ne pas avoir de place pour la nuit. Avoir de quoi dormir dehors dans son sac à dos permet une totale autonomie. On est ainsi libre de faire ce dont on a envie comme on en a envie.
C’est vraiment comme cela que j’ai personnellement envisagé le bivouac sur le Chemin de Compostelle : je ne me stressais pas pour me lever tôt, j’allais à mon rythme et je prenais tout le temps dont j’avais besoin (et envie !) sur le chemin. Le soir venu, si j’avais envie d’aller en gîte, je pouvais le faire. Si au contraire, je préférais être tranquille dans la nature, je pouvais aussi. Je n’ai jamais réservé de gîte à l’avance, et je n’ai jamais eu de soucis à trouver une place lorsque j’arrivais en fin de journée dans un village ou une ville ou je voulais m’arrêter.
Et puis, un dernier avantage, mais pas des moindre, c’est que dormir seul dans la nature, c’est comme avoir sa grande chambre privée, sans le bruit de ronfleurs intempestifs que l’on trouve souvent dans les chambres en dortoir 😉
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Enfin, je trouve que le bivouac permet de vivre le chemin pleinement dans le lâcher prise et la liberté. C’est un moyen d’entrer en communion avec la nature. De se rapprocher du pèlerin d’autrefois, et de revenir à l’essentiel. Personnellement, je n’avais pas envie d’avoir trop de confort sur le chemin. L’idée de dormir tous les soirs dans un lit moelleux, prendre une douche chaude et manger au restaurant…cela me donnais l’impression de ne faire qu’une randonnée à la journée et de revenir chaque soir dans ma zone de confort. Dormir dehors était donc pour moi une manière de pousser mes limites encore plus loin, et de vivre au plus près de la nature, pour faire tomber certaines barrières mentales. D’ailleurs, si vous souhaitez faire du bivouac mais que vous n’osez pas vous lancer, cet article pourrait vous intéresser : Bivouac : comment dépasser ses peurs ?
Néanmoins, il faut dire que le bivouac présente aussi des désavantages. Cela demande plus d’organisation, pour le ravitaillement en eau et en nourriture chaque jour. Cela nécessite aussi de prendre avec soi du matériel spécifique, qui rajoutera du poids dans votre sac à dos.
Mais, pour alléger votre sac, vous pouvez aussi décider de ne pas prendre de tente et de dormir à la belle étoile ! C’est ce que j’ai fait tout au long du Camino Francés au mois de Juillet, et cela m’a beaucoup plu. Pour en savoir plus sur les différentes possibilités de bivouac, je vous invite à lire cet article : Bivouac : mes 3 modules de couchage.
« Dormir à la belle étoile. S’engouffrer dans son sac de couchage. S’allonger sous la voûte céleste, l’œil perdu dans les myriades. Sentiment d’être là, infiniment petit devant l’infiniment grand. »
Jacques Lanzmann – Fou de la Marche 🌸
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Comment trouver un lieu de bivouac chaque soir ?
Sur le chemin de Compostelle (que ce soit le GR 65, le Camino Francés ou encore le Camino del Norte), il m’a toujours été facile de trouver des lieux où bivouaquer. Lorsque je cherche un lieu pour le bivouac, je privilégie personnellement les lieux cachés, en pleine nature et à l’abri des regards. Mais sachez qu’il est possible de dormir à la belle étoile au cœur des petits villages. J’ai déjà rencontré à plusieurs reprises des pèlerins qui préféraient dormir sous les porches d’églises ou autres lieux couverts, plutôt que dans la nature.
Je vous explique plus en détail comment je m’y prends lorsque je cherche un lieu de bivouac, dans cet article : Comment trouver le lieu parfait pour le bivouac ?
En ce qui concerne la pratique du bivouac en Espagne, on entend souvent que cela est totalement interdit. Il y a en effet certaines interdictions, mais il est tout de même possible d’y faire du bivouac. Pour en savoir plus sur la législation et les possibilités de bivouac en Espagne, je vous invite à lire ces deux articles : Faire du bivouac sur le Camino Francés & Faire du bivouac sur le Camino Del Norte.
Quel matériel emporter pour le bivouac ?
Dans les désavantages à faire du bivouac sur le chemin de Compostelle, il y a le poids de l’équipement. Entre la tente, le matelas, le sac de couchage, ou encore le réchaud, le sac à dos peut vite devenir lourd et bien encombré.
Pour vous aider dans votre choix de matériel, et trouver le meilleur compromis entre le poids, l’encombrement et le prix, je vous invite à lire cet article : Mon matériel de bivouac. Vous y retrouverez le détail de mon équipement, ainsi que les références précises de chaque objet.
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Et si vous hésitez encore entre le bivouac ou les gîtes, voici une vidéo complète sur le sujet, qui pourrait vous aider à choisir ⬇
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8 commentaires
Ichich
Bonjour,
J’aime bien tes vidéos savoir j’ste faire le chemin en mars avec un chien en mode bivouac et gîtes…
Bonne soirée
Suzanne - L'instant Vagabond
Bonjour, merci beaucoup 🙂
Oui, c’est une belle aventure queje ne peux que encourager ! A note qu’il peut faire un peu froid en Mars (ça dépend d’où vous partez) et la plupart des gîtes ouvrent plutôt en Avril.
Bon chemin !
Val Xtian
Bonjour Suzanne,
Toujours excellente dans ton approche du chemin et surtout tes analyses pertinentes cela permet d’alléger nos questionnements.
En t’écoutant concernant le poids du sac et lorsqu’on part en autonomie totale ; que penses tu des fameux chariots permettant de s’alléger concidérablement ?
Certes, rien ne remplace l’autonomie et la liberté de mouvements d’un sac à dos sur les épaules, mais le charge à porter reste la question esssentielle dès lors que l’on bivouac sur plusieurs semaines.
Ne serait ce pas la solution idéale pour celles et ceux qui envisagent un long périple en autonomie ?
Ultreïa!
Xtian
Suzanne - L'instant Vagabond
Bonjour Xtian ! Merci pour ton commentaire 🙂 Oui en effet un chariot peut être une très bonne alternative pour éviter le poids à porter sur le dos. Mais il ne permet pas de passer sur tous les chemins, et peut être lourd à tracter sur de grosses montées par exemple. Et dans le cas où le chariot peut être porté sur le dos pour certains passages où il ne passe pas, ça rajoute du poids. Mais en dehors de cela c’est une super alternative surtout pour un périple sur de la longue distance je pense! Bon chemin à toi 🙂
Gabriel
Bonjour et merci beaucoup pour ces articles instructifs. Ça réduit l’incertitude et donne envie de se lancer.
Question bête mais, au niveau des douches, comment faisais-tu ? Est-ce que tu te douchais tous les jours ? Dans les lacs, dans les gîtes ?
Suzanne - L'instant Vagabond
Bonjour Gabriel, je t’invite à lire cet article complet sur la question de l’hygiène lorsqu’on fait du bivouac : https://linstantvagabond.fr/lhygiene-en-bivouac-tout-pour-rester-propre/
En général sur le chemin de Compostelle je me douchais donc dès que j’allais dans un gîte vu que, comme dis dans cet article j’alternais entre le gîte et bivouac 🙂
Alain LINIERES
bien détaillé et très instructif, ça donne envie de faire cette variante qui passe par Rocamadour.
Suzanne - L'instant Vagabond
Merci à toi Alain ! 🙂