Trouver un lieu de bivouac idéal grâce au géoportail
Lorsqu’on décide d’aller randonner en itinérance avec bivouac, on se lance dans l’aventure totale. Afin de se préparer adéquatement et de ne pas partir totalement dans l’inconnu, il peut être utile de faire du repérage sur carte. On peut ainsi faire des recherches en amont, et trouver des lieux de bivouacs grâce au Géoportail. Dans cet article, je vous présente donc cet outil et comment je m’y prends lorsque je me prépare avant de partir en bivouac.
Le Géoportail qu’est-ce que c’est ?
Le Géoportail est un site web public (https://www.geoportail.gouv.fr), que l’on retrouve également sous la forme d’application mobile, et qui permet d’avoir accès à des services de recherche et de visualisation de données géographiques ou géolocalisées. Le Géoportail couvre l’ensemble du territoire français, et propose différentes cartes, qui peuvent s’appliquer comme des calques. C’est donc un outil multifonction qui peut avoir de nombreuses utilités.
Lorsqu’on cherche un lieu de bivouac, c’est le calque de carte IGN qui nous intéresse. Car sur les cartes IGN, on retrouve les chemins de randonnée et pleins d’informations géographiques très utiles (on peut y lire les courbes de niveau, la typologie de végétation, les distances entre deux villages…). Et l’avantage du Géoportail, c’est qu’on peut avoir accès gratuitement à l’ensemble cartes iGN au 1:25 000ème, sur toute la France. Ces carte sont particulièrement précises et donc bien utiles pour repérer les conditions idéales d’un lieu de bivouac.
En revanche, on n’a accès à ces cartes uniquement lorsqu’on a du réseau internet (données mobiles ou wifi). On ne peut par télécharger les cartes IGN de manière à ce qu’elles soient accessibles « hors ligne ». Ce n’est donc pas à proprement parler une application pour s’orienter sur le terrain, mais plus un application de cartographie, très utile pour faire du repérage en amont.
Les critères pour trouver un lieu de bivouac idéal
Lorsqu’on cherche un lieu de bivouac, il y a certains critères qui sont indispensables à respecter, afin de passer une bonne nuit en pleine nature.
Voici donc mes critères indispensables pour un lieu de bivouac :
- Un terrain le plus plat possible (même une très légère pente peut gâcher la nuit…)
- Un sol confortable & un terrain dégagé (pas de hautes herbes, pas de rochers…)
- À l’abri du vent, surtout si on est sur un plateau où le vent peut s’engouffrer (se mettre le plus possible derrière des arbres, buissons, rochers ou autres reliefs du paysage)
- Éloigné du chemin principal balisé, et de toute zone de passage (pour être à l’abri des regards)
- Hors des enclos / pâturages d’animaux (vérifier les crottes sur le terrain, si on n’est pas sûr d’être sorti ou non d’un enclos)
- Avec un point d’eau à proximité (sans pour autant planter la tente trop proche)
- Avec une belle vue 😛
À noter que chaque lieu présente des caractéristiques différentes, et que l’ensemble de ces critères ne peuvent pas toujours se retrouver partout !
Et pour aller plus loin, je vous avait déjà présenté plus en détail mes conseils et astuces pour trouver un lieu de bivouac, lorsque je suis sur le terrain, dans cet article : Comment trouver le lieu parfait pour le bivouac ?
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Voici une vidéo pour voir comment je fais concrètement du repérage sur le géoportail, puis je confronte mes recherches sur le terrain ⬇
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Comment lire les cartes IGN ?
Afin de trouver un lieu de bivouac idéal, il est important de savoir lire une carte IGN d’échelle 1:25 000, et plus particulièrement trois points importants : le type de sentier sur lequel passe la randonnée, le type de végétation qui sera autour, et le type de relief.
- Type de sentier
D’abord il faut savoir que sur les cartes IGN, les sentiers colorés en rose sont les chemins GR et GRP (chemin de Grande Randonnée, et chemin de Grande Randonnée de Pays). Les sentiers colorisés en rose pointillé sont eux, des sentiers PR (Promenade et Randonnée).
Ensuite, le type de sentier est représenté comme suit : un trait noir simple est un chemin de terre, uniquement accessible à pieds. Un trait noir pointillé représente un sentier, donc plus petit qu’un chemin, mais toujours accessible à pieds.
Les routes asphaltées sont, elles, représentées par deux traits noirs parallèles avec un intérieur coloré. On retrouve plusieurs couleurs différentes : rouge (route principale, généralement les nationales), orange (routes secondaires, généralement les départementales), jaune (routes locales), blanc (toutes les autres routes, généralement les routes communales).
Si la route est blanche mais entourée de traits pointillés alors c’est une piste ou un chemin d’exploitation agricole. Ces chemins sont généralement en graviers ou en terre, et plus ou moins accessible aux véhicules (tracteurs, 4×4…).
Je préfère personnellement installer mon campement proche d’un petit sentier de terre, plutôt que des grosses routes, voire même des pistes carrossables. Proche des routes, on peut entendre le bruit des voitures dans la nuit, et on peut aussi se retrouver avec des gens qui viennent passer la soirée dans la nature.
Alors que si on pose sa tente dans un endroit plus isolé, et moins facilement accessible en voiture, on sait d’avance qu’on sera tranquille pour la nuit. Dans cette même logique, je m’éloigne aussi des villages, hameaux ou toute autre habitation qui soit signalée sur la carte (les habitations sont matérialisées par des carrés ou rectangles noirs).
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- Type de végétation
Concernant la végétation, on peut se rendre compte des différents lieux qu’on trouvera : champ, forêt, bord de lac…
Les différentes zones qu’on retrouve sur une carte IGN :
– Zone verte : bois et forêt (feuillus en rond, conifères en triangle).
– Zone blanche : espace ouvert (champ, prairie, pâturage…)
– Zone bleue : zone d’eau permanente (rivière, lac, étang…).
– Zone bleue pointillée : zone inondable ou marécageuse.
Personnellement, j’adore bivouaquer en forêt, et c’est pour cette raison que lorsque je fait du repérage sur carte, j’oriente mes recherches vers les zones vertes. Aussi, il est un peu plus aléatoire de prévoir où poser son campement dans les zones blanches, qui représentent des champs, des prés ou des estives. Ce sont des zones qui peuvent donc être fermées, délimitées par du barbelé, ou bien où il y peut y avoir des bêtes.
- Type de relief
Sur les cartes IGN, le relief est représenté par ce qu’on appelle des courbes de niveau. Ces courbes sont des petites lignes dessinées en orange. Une courbe de niveau relie tous les points situé à une même altitude, sous forme d’une ligne continue.
Afin de connaitre quelle est la distance représentée par l’écart entre deux courbes, il faut se reporter à la légende de la carte, car il peut varier. De manière générale, l’écart est de 20 mètres en montagne et de 10 mètres en plaine.
Pour faciliter la lecture du relief, chaque palier de 50 ou 100 mètres est marqué d’une courbe de niveau orange un peu plus épaisse. Entre chaque ligne épaisse, on trouve donc cinq lignes fines, d’un palier de 10 ou 20 mètres.
Enfin, pour déterminer si la pente est forte ou faible, il faut regarder l’espacement des courbes de niveau. Plus celles-ci sont rapprochées, plus la pente est forte, et inversement. Une pente douce, ou quasi-plate sera donc représentée par des courbes de niveau très espacées.
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Le premier avantage à lire les courbes de dénivelé, c’est qu’on peut ainsi prévoir à l’avance si on se retrouvera face à un terrain assez plat pour pouvoir y installer son campement. Si les courbes sont très resserrées, on sait déjà que la pente sera beaucoup trop raide pour pouvoir y planter sa tente.
Comprendre le relief sur la carte permet également de s’éloigner des sommets, surtout en montagne. Ce n’est jamais une bonne idée de positionner son campement sur un sommet car il y a plus de prise au vent. De plus, si la météo venait à se dégrader, on y est plus exposé à l’orage et aux intempéries (pluie ou grêle violente, foudre…).
Enfin, on peut aussi éviter de s’installer en fond de vallée, surtout si celle-ci est encaissée. La vallée aura tendance à garder l’humidité, et on y aura plus froid. D’autre part, si on se positionne proche d’un cours d’eau et qu’il se met à pleuvoir fortement, celui-ci peut monter dans la nuit, et on peut se retrouver au milieu d’une inondation.
- Les autres points à regarder : l’altitude & les points d’eau.
On peut trouver les données d’altitude de deux manières distinctes : l’altitude peut être inscrite à l’intérieur des courbes de niveau. On les retrouve notamment su les courbes les plus épaisses qui représentent souvent des caps symboliques (1 200 m, 1 300 m, 1 400 m…).
On peut également trouver les données d’altitude à d’autres endroits sur la carte : elles sont représentés par un petit point noir, suivi de la donnée d’altitude précise (par exemple 1736 m).
Comme on l’a vu dans la partie « type de végétation », les zones bleues représentent les zones d’eau (plan d’eau, lac ou encore rivière). On peut aussi distinguer les sources d’eau, représentées par un cercle bleu. Celui-ci est accompagné de termes tels que « Sce » (source) ou « Font » (fontaine). Attention cependant à ne pas compter uniquement sur ces points d’eau pour se ravitailler car il peut arriver qu’on se retrouve face à une source tarie.
Et pour en savoir plus sur le sujet du ravitaillement et de la purification de l’eau, je vous invite à lire cet article : Où trouver l’eau en randonnée ?
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Enfin, il faut savoir qu’on retrouve des tas d’autres informations utiles sur les cartes IGN. Plus vous apprendrez à lire les cartes, et plus vous comprendrez la typologie du terrain et de l’environnement que vous traverserez au cours de votre randonnée. Et si vous vous interrogez sur un symbole, n’hésitez pas à vous référer à la légende de la carte.
J’espère que cet article vous aidera dans vos recherches pour trouver des lieux de bivouac avant de vous lancer à l’aventure ! Et si vous souhaitez connaitre plus de conseils et astuces pour le bivouac, ces deux articles pourraient vous intéresser : Bivouac : 3 astuces pour bien dormir & Bivouac : 5 astuces pour ne jamais avoir froid.
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2 commentaires
Panefieu
Bonjour Suzanne, je te suis depuis deux ans , tu m’as aider a franchir le pas pour me lancer sur le chemin de Compostelle, et mon envie perso depuis des années a fait le reste . Maintenant le bivouac me tente en commençant a petite dose. Donc merci pour ton article , je l’ais trouver super . Merci Suzanne.
Suzanne - L'instant Vagabond
Bonjour Aurelie ! Merci beaucoup à toi ça me touche énormément et je suis vraiment heureuse que tu ai pu passer le cap et te lancer en bivouac ! Je te souhaite de belles aventures à venir !