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Équipement & Préparation,  Randonnée

Trek hivernal en Laponie finlandaise

Partir à la découverte des paysages féeriques et enneigés de la Laponie, voilà un rêve qui sommeillait en moi depuis longtemps. Je voulais m’aventurer, à pieds et sur plusieurs jours, à travers cette terre de grand froid, au nord du cercle polaire arctique.

C’est pourquoi, l’hiver dernier, je me suis lancée un nouveau défi : celui de parcourir pendant 5 jours, en autonomie, le parc national Pallas-Yllästunturi, au cœur de la Laponie finlandaise. Au programme, ce sont 60 kilomètres, seule, dans la neige et le froid, en ski et traîneau pulka. J’ai ainsi relié le petit village de Hetta jusque celui de Pallas, en faisant étape chaque nuit dans des petits refuges de montagne.

Pour cette aventure j’ai décidé de partir au mois de Mars, car les journées sont un peu plus longues qu’en Janvier ou Février. Cela me permettait d’avoir assez de temps pour avancer sur le sentier, sans être trop stressée par la tombée de la nuit. De plus, à cette saison, il y a encore beaucoup de neige en Laponie. Et puis, les températures sont un peu plus clémentes qu’en plein cœur de l’hiver : en journée, on est autour des -15°C. La nuit, les températures descendent rarement sous les -30°C. Enfin, dernier argument, et pas des moindres, les aurores boréales restent tout de même observables à cette période !

Pour me rendre sur place, j’ai pris un train de nuit de Helsinki, capitale du pays, à Rovaniemi, porte d’entrée de la Laponie finlandaise. De là, j’ai pu me déplacer en bus (avec la compagnie Onni), jusqu’aux différents endroits où je devais aller avant mon départ pour cette grande aventure. Puis c’est également en bus que j’ai rejoins le village d’Hetta, centre administratif de la municipalité d’Enontekiö, et point de départ de mon expédition.

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Mon équipement pour le Hetta-Pallas Trail

Pour cette aventure en totale autonomie pendant 5 jours, et dans des températures avoisinant les -15°C, il était indispensable que je revoie ma liste d’équipement habituel et que je prenne du matériel adapté aux intempéries et températures plus froides. Et qui dit équipement plus chaud, dit aussi plus lourd et plus volumineux.

J’ai donc décidé de partir non pas avec un sac à dos, mais avec un traineau pulka à tirer derrière moi dans la neige. Cette option me permettait de partir avec du matériel et de l’équipement adapté, mais aussi avec de la nourriture en quantité suffisante.

Pour me déplacer dans la neige, j’ai opté pour des ski Altai Hok. Ce sont des skis assez larges et court, avec des peaux synthétiques dessous, qui ne se retirent pas. On les enfile avec ses propres chaussures, un peu comme une paire de raquette à neige. Avec les skis, j’avais également une paire de bâtons de marche avec de grandes rondelles.

L’équipement sur moi pendant la journée :

  • Chaussures de randonnée Decathlon « TREK 100 »
  • Masque de ski & lunettes de soleil
  • 2 paires petits gants
  • 3 paires de chaussettes hautes
  • 3 paires de sous vêtements
  • Legging mérinos

En plus de cet équipement, j’avais dans un petit sac à dos une doudoune synthétique ainsi qu’une paire de gros gants et un bonnet. Cet équipement supplémentaire ne me servait que lorsque je m’arrêtais en chemin (par exemple pour manger le midi). Étant donné que mon corps n’était plus en mouvement et que les températures étaient négatives, je me refroidissais rapidement si je ne me couvrais pas.

Je portais également sous ma veste une sacoche banane fine, dans laquelle se trouvait mes appareils électroniques. Le but était de les garder au chaud (grâce à la température corporelle). Car avec les températures négatives, la batterie des appareils à tendance à se décharger rapidement.

Et pour en savoir plus sur le sujet de l’habillement en randonnée hivernale, je vous invite à lire cet article complet sur le sujet : Comment s’habiller en randonnée hivernale ?

L’équipement pour le soir et la nuit

Lorsque j’arrivais au refuge le soir, je me changeais assez rapidement. Ainsi, je pouvais me glisser dans une tenue chaude, et faire sécher tous mes vêtements de la journée. Cette tenue était composée : d’un legging en polaire, d’un t-shirt à manches longues en mérinos, d’une veste polaire, de petit gants en mérinos, de chaussettes de nuit chaudes, de chaussons en duvet et d’un tour de cou. Lorsque je sortais dehors, je rajoutais sur ma tenue : une salopette de ski, une doudoune épaisse, une paire de moufles épaisses et des sur-bottes imperméables (que j’enfilais atour des chaussons pour marcher dans la neige).

Pour dormir, j’avais avec moi un tapis de sol (le modèle Z-lite de la marque Thermarest), ainsi qu’un sac de couchage -6° (le modèle Rotstein 700 de chez Vaude), ainsi qu’un drap de soie que je glisse dans le sac de couchage.

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Les accessoires

En ce qui concerne les accessoires, je suis partie avec une lampe frontale ainsi qu’une lampe de campement permettant d’éclairer à 360°. La frontale me servait pour les déplacements en extérieur dès que la nuit était tombée. La lampe de campement était, elle, idéale pour pouvoir faire des activités (cuisiner, manger, lire, regarder la carte…) à l’intérieur du refuge. C’était bien utile car en Mars, la nuit se couche tôt en Laponie.

En terme de contenant pour transporter l’eau, j’avais avec moi une gourde isotherme de 700mL qui gardait l’eau bien au chaud toute la journée, ainsi qu’une bouteille plastique de 1L.

Pour cuisiner, j’ai décidé de ne pas emmener de réchaud. En effet, je savais qu’on trouve des poêles à bois dans tous les refuges, et que je pourrais donc faire fondre et bouillir la neige sans réchaud. J’avais donc pris uniquement une popote en titane (de la marque Toaks) ainsi qu’une tasse. J’avais également mon couteau Opinel et qu’une « cuichette » (une cuillère et une fourchette à la fois, on peut en trouver ici).

Afin d’être autonome en électricité, j’étais aussi équipée de deux batteries nomades, une de 5000 mAh et une de 10 000 mAh (de la marque Nitecore). Ainsi, j’ai pu recharger mon téléphone et ma lampe de campement tout au long de l’aventure.

Enfin, j’avais également emporté avec moi du matériel afin de filmer mon aventure pour la partager sur ma chaîne Youtube. J’avais pris du matériel léger et assez minimaliste pour ne pas m’encombrer trop. J’avais donc mon téléphone (un Iphone SE) pour l’image, et un Micro cravate (le Boya BY-M1) pour le son. Pour faire des plans fixes, j’avais également pris un petit trépied qui peut s’accrocher partout (le Joby Gorilla Pod).

Et pour finir, j’avais également avec moi une trousse d’hygiène pour faire ma toilette, et une trousse de secours complète.

Location de matériel

Afin de ne pas voyager avec trop d’équipement, il est également possible de louer du matériel sur place. C’est ce que j’ai personnellement fait pour le traineau pulka. Pour les skis et les bâtons j’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un en Laponie qui m’a proposé de m’en prêter le temps de mon aventure.

Pour la location, je suis passée par une compagnie dont je ne citerais pas le nom ici, car je ne peux vraiment pas la conseiller : prix élevés, difficultés de communication, et contrairement à ce qu’ils m’avaient annoncé…ils n’étaient pas présents le jour où je devais rendre mon équipement à Pallas ! J’ai donc dû laisser mon traineau pulka devant un hôtel (en demandant la permission aux employés de l’hôtel), sinon j’allais manquer mon bus de retour.

Avec le recul, je trouve que la location d’un traineau pulka n’est pas forcément nécessaire. En effet, le traineau en lui même est assez lourd, et il peut être facilement remplacé par un traineau « fait maison » bien plus léger. Lorsque j’ai traversé un lac gelé pendant 3 jours au Québec, j’avais en effet déjà réalisé mon propre traineau avec une luge en plastique. Et, pendant ce trek en Laponie, j’ai rencontré d’autres voyageurs qui avaient fait exactement la même chose. Pour ma prochaine aventure hivernale, je pense donc que je fabriquerais de nouveau moi-même un traineau, plus léger, et surtout moins onéreux que la location.

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Itinéraire & étapes

Le trek entre Hetta et Pallas traverse le parc national de Pallas-Yllästunturi. Vous trouverez de nombreuses informations (en anglais) sur le site web du parc, en cliquant ici !

Attention, le sentier qui relie Hetta à Pallas n’est pas le même en été qu’en hiver. Le sentier hivernal n’est praticable qu’en ski, et propose un itinéraire avec moins de dénivelé. Le sentier estival, lui, passe par les sommets du parc national. Il est praticable à pieds dès qu’il n’y a plus de neige (à la fin du printemps), et il peut également être emprunté en raquettes l’hiver. Mais il n’est pas du tout entretenu pendant la saison hivernale, la progression s’avère donc plus hasardeuse, le balisage non visible (puisqu’il est enseveli sous la neige), et on peut s’enfoncer complètement dans la poudreuse.

Mes étapes sur le Hetta-Pallas trail :

Hetta ➡ Sioskuru ➡ Tappuri ➡ Hannukuru ➡ Nammalakuru ➡ Pallas

Une carte papier du parc national et de ses itinéraires est disponible sur place dans les offices de tourisme locaux. Je m’en étais personnellement procurée une avant mon départ, ce qui m’a grandement aidé à préparer mes étapes, car les refuges y sont également indiqués.

En terme d’orientation, on trouve tout au long du sentier un balisage conçu spécialement pour l’hiver, sous la forme de poteaux de bois avec des croix. Ces poteaux sont situés à une distance assez proche les uns des autres afin de les repérer même en cas de brouillard épais. On trouve également des panneaux indiquant les directions et les distances, à chaque intersection. Ainsi, tant que l’on reste vigilant, il est difficile de se perdre, même lorsqu’on est pris dans une tempête de neige.

En plus du balisage sur place, j’avais également téléchargé sur mon téléphone une trace GPX de l’itinéraire à ski, que j’avais trouvé sur internet. De cette manière, j’étais sûre de ne pas me perdre en chemin, ou au moins de savoir me situer par rapport à un refuge si je me retrouvais dans une situation compliquée.

Enfin, avant de partir, il est important de bien se renseigner sur l’état des pistes, l’enneigement, et les conditions météos dans le parc national. Ce n’est pas une aventure à prendre à la légère, et ce, même si on a du réseaux téléphonique quasiment partout pour alerter les secours en cas d’urgence. Il faut donc se renseigner et se préparer adéquatement avant son départ. Pour ma part, avant de me lancer seule dans cette aventure, j’ai eu plusieurs expériences de randonnée et bivouac hivernal (telle que mon expédition d’hiver sur le plateau du Cézallier ou encore la traversée d’un lac gelé au Québec).

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Hébergement : les refuges entre Hetta et Pallas

Dans l’ensemble du parc national Pallas-Yllästunturi, des refuges sont mis à disposition des personnes qui arrivent sans véhicule motorisé. On peut ainsi y passer une nuit voire deux si les conditions météos ne permettent pas de repartir. Ces refuges sont accessibles à tous, en été comme hiver. Ils sont généralement situés sur les sentiers de randonnée. Pour trouver les informations sur chaque refuge ainsi que leur localisation exacte, c’est sur le site du parc national ici.

Certains refuges sont payants et fermés (il faut récupérer la clé au point d’information du parc national avant de s’y rendre), et certains sont gratuits et ouverts. Personnellement, je n’ai rien réservé à l’avance et je n’ai dormi que dans des refuges gratuits. Je n’ai jamais rencontré de problème de place. Au contraire, j’ai même dormi toute seule dans certains refuges !

Ce que je trouve incroyable, c’est que tous les refuges que j’ai trouvé sur mon chemin étaient très bien entretenus. On sent que chaque personne qui passe prend soin de le garder en bon état.

Et puis, en plus d’un simple refuge pour s’abriter et dormir on y trouve de nombreuses commodités qui s’avèrent être un véritable luxe pour le randonneur :

  • Du bois sec, entreposé dans un abris à côté du refuge
  • Un poêle à bois à l’intérieur du refuge permet de réchauffer
  • Une pelle pour déneiger l’entrée du refuge
  • Un espace pour dormir, une table et des bancs
  • Des toilettes sèches, situées à côté du refuge
  • Parfois, il y a même du gaz et des ustensiles pour cuisiner

Ravitaillement en eau et nourriture

Il n’est pas possible de se ravitailler en nourriture sur le chemin entre Hetta et Pallas. Les seules options possibles pour le ravitaillement se situent à l’extérieur du parc national et il faut alors faire un détour important pour trouver des magasins. Pour ma part, je suis donc partie en totale autonomie, avec l’ensemble de la nourriture dont j’avais besoin pour 5 jours.

J’avais principalement opté pour des repas lyophilisés, me permettant d’avoir une diversité de repas et un apport calorique élevé, tout en étant léger et facile à transporter. Et le petit plus, avec les plats lyophilisé, il n’y a pas besoin de faire la vaisselle après le repas ! J’en avais donc pris en quantité suffisante pour les petit-déjeuners et les dîners. Le midi en revanche, je grignotais différents petits en-cas froid, sans m’arrêter trop longtemps.

Si vous aussi souhaitez vous ravitailler en plats lyophilisés, je vous conseille le site https://lyophilise.fr qui propose une large gamme de plats lyophilisés et de marques différentes. 🔥 Et, vous pouvez profiter de -10% sur votre commande avec le code : VAGABOND10

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Avant le départ, il est possible de se ravitailler en nourriture dans le village de Hetta. On y trouve un supermarché K-market, ouvert presque tous les jours en hiver (vérifiez bien les horaires avant de partir). Si besoin, il y a également une pharmacie dans le village de Hetta.

En ce qui concerne le ravitaillement en eau et bien…on est entouré de neige tout au long de l’aventure ! On peut donc faire fondre (et bouillir) la neige le soir dans les refuges, en plaçant une casserole sur le poêle à bois. On peut ainsi cuisiner, boire et faire sa toilette tous les soirs. Attention aussi, il ne faut pas oublier de faire fondre assez de neige pour pouvoir remplir ses gourdes pour la journée du lendemain.

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Voilà vous connaissez toute ma préparation pour cette grande aventure entre Hetta et Pallas, en Laponie finlandaise ! Pour découvrir d »autres aventures, je vous invite à lire ces articles : Expédition d’hiver sur le Lac Saint-Jean & Des monts du Cantal à la vallée du lot.

Et pour voir toute mon aventure en image, c’est dans cette vidéo ⬇

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