rando-chemin-sac
Chemin de Compostelle,  Inspirations

Ce que le chemin de Compostelle m’a appris

Après avoir marché sur le Chemin de Compostelle, il est parfois difficile de rentrer, et de revenir à son quotidien. Je ne vous cache pas que cela a été mon cas, après avoir marché pendant 3 mois du Puy en Velay jusque Saint-Jacques de Compostelle. L’expérience que je venais de vivre était tellement forte et positive que je voulais vraiment garder l’esprit du chemin, et faire perdurer ce que j’y ai vécu et appris.

Je me suis donc dit qu’il était important de continuer à cultiver dans ma vie de tous les jours toutes ces belles choses qu j’ai pu trouver sur le chemin, et qui m’ont qui m’ont tant transformé intérieurement. Dans cet article, je partage avec vous les cinq valeurs qui m’ont le plus marqué sur mon premier chemin de Compostelle, et que j’essaie de garder dans ma vie au quotidien.

S’alléger des biens matériels et s’alléger l’esprit

La toute première valeur que j’ai intégrée lorsque je marchais sur le Chemin de Compostelle, c’est l’intérêt de posséder peu de choses. J’ai fais l’expérience très concrète de ne pas vivre avec beaucoup d’objets matériels, mais pour autant ne pas vivre malheureuse. Lorsqu’on part sur le Chemin de Compostelle on ne peut partir qu’avec un nombre d’objets limités. On ne peut emporter avec soi que le strict nécessaire, et tout l’exercice consiste à faire son sac à dos avant son départ, en choisissant ce que l’on met dedans. On se retrouve donc contraint à réduire le nombre de biens matériels que nous allons utiliser au quotidien.

Malgré tout, on part très souvent sur le chemin avec un énorme sacs à dos, en se disant qu’on a besoin de beaucoup de choses. Et bien souvent, on part le sac bien trop rempli. Mais au bout de quelques jours de marche, on réalise qu’on ne peut pas porter un sac à dos trop lourd. Et c’est alors le début du processus de l’allègement. On se rend parfois compte que certaines choses que l’on a emmenées avec soi sont superflues. On vide alors son sac pour ne se retrouver qu’avec l’essentiel.

Et c’est en faisant cette expérience concrète de choisir minutieusement les objets à porter dans son sac, on se rend alors compte que nous n’avons pas besoin de grand chose pour vivre.

Au fil du chemin, on commence ainsi à se dépouiller matériellement, mais dans un sens très positif du terme. On retire des choses de son sac à dos, retirant du poids qu’on a sur les épaules. Et, de la même manière, on s’allège aussi son esprit. On commence à ôter petit à petit toutes ces choses qui sont inutiles et qui nous pèsent. On se décharge ainsi de toutes ces choses qui peuvent nous accabler mentalement.

Moins on possède et plus on se libère l’esprit. Moins on a tendance à penser à toutes ces choses matérielles, à s’en occuper, à les entretenir. Et puis, cela aide aussi à apprécier tout ce que l’on possède déjà. Cela peut même aller au-delà, en se rendant compte de la valeur de ces objets que l’on a, et avoir une grande reconnaissance pour cela.

Dans ma vie au quotidien, j’essaie donc de ne pas trop posséder de biens matériels superflus. Suite à mon expérience sur le Chemin de Compostelle, je me suis rendue compte que les choses sont là pour être en mouvement, et qu’il n’est pas nécessaire de s’attacher aux objets.

.

Moment présent, moment précieux

La deuxième valeur que j’ai apprise, c’est celle de vivre dans le moment présent, dans l’ici et maintenant. C’est une notion qui est un petit peu issue de la méditation pleine conscience et du bouddhisme de manière générale. J’avais déjà un peu évoqué ce sujet dans un autre article, si cela vous intéresse, je vous invite à le lire ici : Ecrire, marcher, méditer : ma thérapie – Partie 1

Le fait de marcher tous les jours lorsqu’on est sur le Chemin de Compostelle, m’a vraiment permis de vivre dans le moment présent. En marchant, mon esprit ne va pas s’affoler en tout sens, il n’est pas en train de réfléchir au passé ou au futur. Lorsque je marchais sur le Chemin de Compostelle, j’étais vraiment juste en train de vivre ce que je vivais. Je n’étais pas en train de penser ce que j’allais faire après, ou est ce que j’avais fait avant dans ma vie, ni à tout ce que je regrettais. Au contraire, mon esprit était vraiment très libre et très serein. En fait, il était vraiment dans le moment présent : il se concentrait sur ce que je voyais tout autour de moi ou bien sur ce que je ressentais en moi à ce moment-là précis. C’était tellement puissant d’être juste bien là, dans l’instant présent. Et c’est quelque chose que j’essaie vraiment de garder dans mon quotidien, même si ce n’est toujours pas évident.

L’idée c’est aussi de prendre le temps de faire les choses, parce qu’on est vraiment aujourd’hui dans une société où on a tendance à faire plusieurs choses en même temps, surtout avec les nouvelles technologies. On reçoit des messages sans cesse, on passe une grande partie de son temps sur les écrans, on a plusieurs choses allumées en même temps…et avec cette sur-stimulation, il est alors difficile d’être dans le moment présent. Faire une chose à la fois, et vraiment la faire en étant présent consciemment lorsqu’on est en train de la faire.

On peut s’entrainer dans notre quotidien à être présent dans des actions très simples. Par exemple, cela peut être au moment de se brosser les dents. Au lieu de se brosser les dents en pensant à dix milles choses en même temps, je me brosse les dents et je me brosse vraiment les dents, en pensant consciemment à ce que je suis en train de faire. Et je pose toute mon attention dans mes mouvements.

Le non-attachement

La troisième valeur qui est très chère à mon cœur c’est celle du lâcher prise. J’essaie vraiment de garder cette idée de ne pas m’attacher aux choses. Pas dans le sens matériel comme la première valeur, mais plutôt dans le sens d’être en mouvement tout le temps dans ma vie.

Des fois, on a envie juste de ne rien faire, et c’est important aussi d’accepter ces moments là, de prendre des pauses de se « lâcher la grappe » comme j’aime le dire. Mais l’idée, c’est de continuer à avancer. Et ce même si on ne sait pas ce que l’on va faire ou devenir. Car on n’a finalement peu d’emprise réelle sur la suite de notre vie, et parfois c’est dur de se projeter. Malgré tout, je pense que c’est important d’accepter de continuer à être un mouvement et à avancer. Même si je ne sais pas où je vais, j’y vais. Sur ce sujet, j’aime tout particulièrement cette citation de Goethe : « C’est pour savoir où je vais que je marche ».

En somme, j’essaie de mettre en place des choses. J’avance, je continue quoi qu’il arrive, et ce même si parfois on traverse des passes difficiles où je fais des pauses. Et puis, des fois, le but est tellement lointain que je ne sais pas où va me mener ce que je fais aujourd’hui. Mais je mets en place ces choses parce que je pense qu’elles sont bonnes pour moi, qu’elles sont alignées avec ce que je veux faire actuellement et où je veux aller actuellement, dans le présent. Et c’est juste ça, en fait : lâcher prise sur l’objectif final et lointain. On a trop tendance à ne voir que cet objectif final, alors qu’il est si éloigné et paraît inaccessible. Si on oublie un peu l’objectif final et qu’on avance étape par étape, si on se concentre sur les petits pas, et qu’on aime ce qu’on fait, alors c’est là que , peut-être, on y arrivera à son objectif.

rando-randonnée-chemin

.

Garder le contact avec la nature

La quatrième valeur elle peut paraître toute simple, parce que lorsqu’on est en randonnée évidemment elle se fait automatiquement : on passe du temps en extérieur, donc on est tout de suite en immersion dans la nature. Sur les chemins, on se retrouve projeté dans un nouveau contexte, avec tous ses sens éveillés à ce qui se présente autour de nous, les sons, les odeurs, les paysages ou les petites choses qu’on va découvrir. Juste d’être dans cet environnement proche de la nature, cela nous permet de nous ressourcer et recharger les batteries.

De retour dans mon quotidien, j’essaie donc au maximum de garder cette connexion à la nature et à toutes ces choses qui me ressourcent. Aller prendre le temps, régulièrement, de marcher ou juste d’être dans la nature (aller m’asseoir dans un parc, être au contact des arbres ou de la verdure).

Des fois on a tendance à l’oublier l’importance d’être au contact avec la nature. Et puis, des fois, il y a une semaine entière qui passe sans qu’on ait pu mettre les pieds dehors et en profiter. Tout va si vite dans notre quotidien, les choses s’enchaînent et on oublie complètement qu’on n’est pas sorti depuis plusieurs jours. C’est pourquoi j’essaie vraiment de garder ce lien régulier en étant au maximum dehors dès que j’en ait l’occasion et à aller randonner quelle que soit la saison.

.

Bienveillance et entraide

La cinquième valeur est plus difficile à définir pour moi. C’est une valeur qui concerne la relation à l’autre, la relation humaine des uns envers les autres. Il s’agit de l’entraide et de la bienveillance qui règne sur les chemins de randonnée. Mais lorsqu’on est sur les chemins, on est loin de son contexte social habituel et du milieu dans lequel on vit. Loin de tout, on peut alors se montrer tel que l’on est vraiment. On n’a pas besoin de porter les masques que l’on doit garder au quotidien pour se protéger ou assurer un rôle.

Lorsqu’on rentre chez soi après le chemin de Compostelle, assumer pleinement qui l’on est n’est pas toujours évident. Dans un quotidien « classique », on ne peut pas toujours rester fidèle à soi-même, son soi profond. Mais l’idée est de garder toujours le cap sur cette ouverture bienveillante envers sa propre personne, et la personne qui est en face de soi.

.

Et puis une dernière valeur qui, je pense, englobe un petit peu ces 5 valeurs de manière générale, c’est d’essayer de cultiver la joie, la bonne humeur et la positivité et l’enthousiasme au quotidien. Il n’y a pas très longtemps j’ai lu l’étymologie justement du mot « enthousiasme », et je voulais vous le partager en cette fin d’article. « Enthousiasme » vient du grec, qui veut dire « rempli avec dieu ». Je ne suis pas particulièrement religieuse, mais pour moi, cette étymologie veut dire d’être dans une joie profonde, rempli, comblé de joie.

Et même si des fois on ne déborde pas d’énergie, on peut se remplir de ce qui nous entoure, on peut s’émerveiller face à des « petits riens ». Tout cela peut paraître naïf. Mais je suis persuadée que si on arrivait tous à se nourrir, même un tout petit peu, de ces énergies de joie et de bonne humeur au quotidien, le monde irait mieux. On pourrait se sentir bien les uns envers les autres, et surtout bien avec nous même. Et ça, j’en suis sûre, c’est ça la clé d’une avancée vers un monde plus aligné.

.

Et vous, quelles sont les valeurs que vous avez rencontrées sur le chemin de Compostelle ? Qu’est-ce qui vous met en joie lorsque vous êtes sur le chemin et que vous essayez de ramener dans votre quotidien ?

Et pour compléter cet article, voici une vidéo dans laquelle je partage ces 5 valeurs ⬇

.

Voilà, vous connaissez maintenant les 5 choses que j’ai apprises sur le Chemin de Compostelle, et que j’essaie de faire perdurer dans mon quotidien.

.

Et si vous partez prochainement en randonnée et que vous souhaitez aller plus loin dans votre démarche personnelle, découvrez mon « Carnet d’accompagnement sur les chemins » 📒

carnet-accompagnement-chemin-randonnée

.

2 commentaires

  • Garric

    Bonjour Suzanne,
    J’adhère sans souci à ton article. Bonne philosophie et des valeurs que je partage bien évidemment.
    Je viens de faire la variante de rocamadour et je suis encore pour quelques jours à Figeac.
    Moins fréquenté que le GR 65, mais je me suis vraiment fait plaisir, avec le minimum dans ma tête et dans mon sac à dos.
    Retour à l’essentiel donc !
    Je suis effectivement dans cette démarche ou ses valeurs doivent perdurer en dehors du chemin car je suis persuadé que c’est cela la vraie richesse…
    Porte-toi bien,
    Fabrice

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *