24h dans la vie d’une Musher
Lors de mon PVT au Canada j’ai eut la grande chance de pouvoir découvrir l’univers du traineau à chien de l’intérieur. En effet, le temps d’un hiver je suis devenue Guide-Musher pour une compagnie qui proposait des ballades de traineau à chien pour les touristes.
Pour être tout à fait honnête, cette expérience s’avérait être pour moi un véritable challenge: c’était mon premier hiver au Québec, je n’avais aucune idée de ce que c’était que de vivre sous -30°C, je n’étais pas très forte physiquement, je n’avais jamais travaillé avec des animaux et encore moins avec une meute de chien. Je savais que j’aimais les animaux, mais travailler avec eux a été vraiment été un apprentissage nouveau. Comprendre les rapports de force, se faire tester par les chiens, s’affirmer auprès d’eux, et puis petit à petit, les connaître, les comprendre, développer une belle relation jour après jour.
La journée type d’un Guide-Musher
C’est toujours avec un peu d’avance que j’arrive au chenil le matin, pour pouvoir effectuer tranquillement la routine quotidienne : nettoyer les enclos, préparer les traineaux, atteler les chiens et passer un peu de temps avec eux. Nous avons environ 180 chiens au chenil, qui sont divisés en 5 mini-meutes. Chaque chien à sa propre niche et les mâles et les femelles sont dans des enclos séparés. Pour chaque meute, il y a un chef de meute qui s’occupe toujours d’elle quand il vient travailler. Moi qui suis simple guide, je suis rattachée à plusieurs meutes.
Vers 10h, les premiers participants arrivent. Nous les accueillons, et leur offrons une formation pour apprendre à conduire le traineau. Chaque guide part sur un traineau suivi de deux autres, dont il est responsable. Les départs sont toujours assez intense. Les chiens sont excités et n’arrêtent pas de japper, ils n’ont plus qu’une idée en tête : courir. On détache les chiens, puis la corde de sécurité, et c’est parti ! Les traineaux filent un à un sur la neige.
Notre entreprise propose différents types de promenades en traineau, mais la plus régulière dure environ une heure sur les pistes. Le participant ne se doutent souvent pas de toutes les choses qui peuvent arriver. En tant que guide, on sait très bien qu’il faut rester constamment concentré : si on oublie une toute petite chose, cela peut engendrer une suite de conséquences bien plus grandes. Revirement ou échappée de traineau, face à face ou croisement avec une autre équipe, accouplement de chiens si les femelles ont leurs chaleurs, bagarre, un traineau qui en double un autre, ou bien encore des chiens qui décident de ne pas suivre le traineau devant et de prendre un autre chemin…Bref il faut être à l’affût de tout !
La plupart du temps, on attelle six chiens par traineau. Chaque chien à une position différente sur l’attelage. Ceux qui sont tout devant sont les chiens de tête. Ce sont les plus intelligents car ils écoutent et suivent les directions que le Musher donne. Ceux au centre sont les chiens de pointe, ils épaulent les chiens de tête en les aidant dans leurs directions. Et ceux qui sont le plus près du traineau sont les chiens de barre, ce sont eux des chiens forts car ils tirent le plus. Toutefois, la place de chaque chien sur l’attelage n’est pas liée avec son rapport de dominant ou dominé au sein de la meute.
De retour au chenil, les chiens sont tout calmes et certains, tout contents d’avoir courus, se roulent dans la neige. J’aime prendre le temps avec les participants de féliciter et remercier les chiens en leur faisant des câlins. Puis on va se réchauffer sous une yourte avec un bon chocolat chaud, et on présente les chiots qui se laissent prendre dans les bras pour faire des photos. Alors que les participants regagnent le bus qui les a amenés au chenil, il est temps pour nous de donner la soupe et de faire des changements sur nos attelages afin pour ne pas épuiser nos chiens.
Le midi, c’est dans un petit chalet chauffé au poêle à bois que nous nous retrouvons entre guides pour prendre notre lunch. Des Guide-Mushers en pause déjeuner, ça jase de chiens, d’anecdotes avec les participants, des conditions des pistes ou bien encore du programme qui s’en vient. De manière générale, on enchaine trois sorties, une en matinée et deux dans l’après-midi.
Lorsque la dernière ride de la journée est terminée, c’est le moment de dételer, de ranger les traineaux et faire des réparations si besoin, puis de nourrir les chiens. Vers 17h, la nuit est déjà tombée et on fini de travailler à la lampe frontale. Dès que l’on s’approche des enclos avec la caisse pleine de blocs de viande, les chiens jappent d’impatience. Une fois les blocs donnés, je souhaite une bonne nuit aux chiens et je referme l’enclos. Le silence règne sur le chenil, les chiens s’apprêtent à passer une bonne nuit de sommeil…et moi aussi !
6 commentaires
lamariniereenvoyage
Quelle belle expérience ! J’imagine que dans le froid, ça n’a pas dû être facile, mais quel bonheur de se retrouver au milieu de ces chiens et de ces grands espaces… Les chiens sont trop beaux en plus, je pense que tu n’as pas trop dû te forcer pour leur faire des câlins ^^
L'Instant Vagabond
Hahaha non en effet c’était un réel plaisir de leur faire des câlins !! Je les aimais tant et ça me manque de ne plus travailler avec eux 🙂
Catherine
J’adore ce vidéo suzanne ❤ moi mes chiens, nos chiens, notre expérience ! ❤ je mennuie si fort d’eux ! Une chance que j’ai les miens , a mon nouveau chenil !
L'Instant Vagabond
Ouiiii ces chiens sont vraiment géniaux moi aussi ils me manquent beaucoup ! Et toute la gang aussi <3
Laurent Chaussard
Jolie expérience, les clients aussi devaient adorer. Quand je vois les blocs de viande, je me dis que les chiens de traîneau et moi avons presque le même régime !
P.S. La vidéo sur la façon de devenir guide-musher n’est plus disponible, dommage.
Suzanne - L'instant Vagabond
Merci Laurent contente que ce retour d’expérience t’ai plu 🙂