Une journée sur le Chemin de Compostelle en Normandie
Depuis 2016, j’avais déjà une grande envie de partir sur le Chemin de Compostelle. Mais je n’avais jamais pris le temps de concrétiser cette idée qui me trottait dans un coin de la tête. Quelque chose me poussait vers ce pèlerinage, mais beaucoup de questions restaient encore en moi, et je n’osais pas vraiment me lancer. Il faut dire que je ne suis pas Catholique et que j’avais peur de l’importance de la religion sur ce haut lieu spirituel. Je m’interrogeais aussi sur la fréquentation du chemin. Et puis, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre.
Mais en ce mois de Septembre 2017, c’était clair pour moi : je voulais me lancer, et c’était maintenant ou jamais !
J’ai donc décidé de partir une journée sur le chemin, depuis « chez moi », pour suivre la tradition des pèlerins, qui, à l’époque, partaient de chez eux. C’est donc en Normandie, depuis Rouen (ma ville natale), que j’ai eu envie de faire mes touts premiers pas sur un Chemin de Compostelle.
Passer une journée sur le chemin était alors très symbolique pour moi. D’abord parce que j’avais l’espoir qu’en ayant fait une première partie du chemin, je le continuerais. Peut-être à mon rythme et peut-être en plusieurs fois, mais au moins, je le continuerais pour de bon. Poser le premier pas sur un Chemin de Compostelle était donc mon engagement envers moi-même.
C’est pourquoi je suis partie sur une journée à travers la Normandie. Le départ s’effectue de la place de la Cathédrale de Rouen, où on peut déjà trouver au sol des coquilles de Saint-Jacques indiquant le chemin à suivre. Après un gros passage dans l’agglomération Rouennaise, le chemin reviens à la nature à partir de Oissel, en suivant le cours de la Seine. Puis de beaux passages en forêt de la Londe-Rouvray, avant d’arriver sur le site semi-troglodyte d’Orival, où on trouve d’impressionnantes grottes creusées dans la craie, dans lesquelles des familles habitaient probablement depuis le XVIème siècle !
C’est ici, à Orival, que mon parcours et ma toute première journée sur un Chemin de Compostelle s’achevait.
Marcher une journée m’a fait réaliser qu’au delà de la religion chrétienne, marcher sur le chemin de Compostelle j’avais tout à fait le droit de partir sur ce pèlerinage dans une démarche spirituelle au sens plus large. J’ai réalisé que oui, après tout, je suis déjà en chemin : car cette quête spirituelle, je la mène chaque jour. Cette première journée a donc véritablement été les prémisses et le moteur de mon départ, en Mai 2018, sur la Voie du Puy en Velay puis le Camino Frances. Une aventure incroyable de 3 mois qui a réellement changée ma vie. Pour lire le récit de cette aventue, c’est par ici : 3 mois sur Compostelle : le récit.