Découvrir la cabane à Sucre au Québec
Pendant mon PVT au Canada, j’avais très envie de découvrir la cabane à Sucre. Au Québec, c’est avant tout c’est une histoire de famille. On produit le sirop d’érable de père en fils. Et on réunit toute la famille pendant le temps des sucres, afin de faire un gros repas avec de nombreuses plats typiques.
J’ai ainsi eu la chance d’être invitée par une amie à découvrir l’érablière familiale. Luc, le père de mon amie, a décidé de reprendre la tradition. C’est son père qui avait initié cette activité, puis arrêté, cinq ans plus tôt. C’est dans les Laurentides, sur le terrain de son chalet familial que Luc a bâti son érablière. La fin de semaine de Pâques, toute la famille descend au chalet pour le temps des sucres.
Pendant plusieurs jours on s’affaire et chacun met sa main à la pâte. Enfin, pour finir le week-end en beauté, on organise un bon dîner. Évidemment, les spécialités Cabane à sucre, dont le fameux jambon cuit dans le sirop sont au menu. Pour l’occasion, on installe même un bac de neige pour y faire de la tire d’érable. La tire est le sirop d’érable chaud qui, coulé sur la neige, se solidifie. On le roule ensuite autour d’une tige de bois pour former une sucette.
Encore en pleine expérimentation, car c’est sa toute première année, Luc apprend au fur et à mesure qu’il produit le sirop. Non loin de là, j’ai aussi été invitée à visiter l’érablière des voisins. Produisant du sirop d’érable depuis plusieurs générations, la famille voisine possède des installations bien plus conséquentes et produit du sirop en grande quantité.
Et alors, comment est-ce qu’on fait du sirop d’érable ?
Pour récolter l’eau d’érable, il suffit de faire une entaille dans l’arbre. On y plante ensuite un robinet d’où va sortir l’eau, qui remplira le petit seau qu’on installe en-dessous. C’est la différence de température au printemps qui permet à la sève (en fait de l’eau) de couler, dès qu’elle dégèle.
Mais la récolte à la main se fait de plus en plus rare et la plupart des érablières utilisent aujourd’hui un système de tuyaux. Ceux-ci collectent l’ensemble de l’eau d’érable et la transporte jusqu’à la cabane à sucre. Pour que l’eau arrive jusque là, on peut se servir du système de gravité afin d’utiliser le moins d’énergie possible. Mais il est presque indispensable de posséder tout de même un système de pompe à l’arrivée. L’eau d’érable est ainsi pompée et filtrée, avant d’être envoyée, toujours par tuyaux, dans des grands barils à l’intérieur de la cabane à sucre.
Au cours de mon séjour, j’ai également pu faire ma toute première entaille dans un Érable !
On stocke l’eau d’érable dans des barils qui sont ensuite connectés à la pièce maitresse de la cabane à sucre: l’évaporateur. L’eau qui arrive dedans est ainsi bouillie au feu de bois (on fait s’évaporer l’eau pour ne garder que le sucre). Elle circule dans différents compartiments, pour chaque phase du processus. Une fois l’eau assez évaporée, on obtient ce qu’on appelle du réduit, que l’on le transfère dans un autre bac où le futur sirop patiente encore un peu et refroidit. Lorsqu’il est enfin prêt, il ne reste plus qu’à mettre en can ou en bouteille le précieux sirop obtenu !
Selon sa teneur en sucre initiale et selon le temps passé dans l’évaporateur, le sirop ainsi obtenu varie de couleur et de saveur. Pour n’avoir jusque là goûté qu’au sirop d’érable commercial, j’ai adoré tester le sirop que Luc a pu produire dans sa cabane à sucre. J’ai ainsi pu savourer les nuances de sirop du plus clair au plus ambré, un vrai délice !
2 commentaires
france55
Ca doit etre bientot le temps des sucres au Quebec… quand j’etais jeune notre voisin entaillait ses erables et les notres aussi pcq mon pere n’avait pas le temps pour ca..en retour nous etions invite a aller se sucrer le bec. Je crois qu’il devait aussi nous donner quelques contenants. Quand je vais au Quebecv je rapporte toujours du bon sirop. Pas que je n’en trouve pas ici a Vancouver mais c’est comme ca…
L'Instant Vagabond
Oui je trouve ca génial que la tradition de la cabane à sucre familial (ou entre voisin) ne se perde pas ! Et c’est sûr que le bon sirop artisanal n’a vraiment pas le même goût que celui que l’on trouve en épicerie, moi aussi j’en embarque du bon dans ma valise pour la France 😀