refuge-pas-de-l-olan-ecrins
Randonnée,  Récit d'aventure

Pas de l’Olan : une randonnée de 2 jours dans les Écrins

Cette boucle que je vous propose de parcourir sur deux jours est mon coup de coeur : située dans le Valgaudémar, au sud du massif des Ecrins, elle regroupe à elle seule une grande diversité de paysages et beautés de la montagne. Au programme des torrents et cascades, une nuit en refuge ou bivouac à 2345m d’altitude, un passage dans une brèche de la montagne, le Pas de l’Olan à 2695m, un lac d’altitude charmant, une végétation verdoyante en bas jusqu’au désert minéral en haut, et le tout au milieu de magnifiques sommets alentours à plus de 3000m, enneigés pour certains même en été.

Informations pratiques sur l’itinéraire du Pas de l’Olan

Difficulté du parcours : Cette randonnée est exigeante physiquement, et nécessite un peu d’expérience du dénivelé et des terrains difficiles de montagne. Quelques passages sont un peu aériens, mais rien d’extrême : ils sont courts, nécessitent juste un peu d’attention et de prudence, ce qui de toute façon est la règle partout en montagne.

Période de l’année conseillée : Cette course est en principe possible de juin à septembre, mais selon les années il peut rester de la neige, des névés, sous le Pas de l’Olan. En cas de doute ou manque d’expérience et d’équipement, il est préférable de programmer cette randonnée à partir de juillet.

Point de départ et d’arrivée : Le départ se fait après le village de la Chapelle-en-Valgaudémar. Ce village absolument charmant, dédié presque totalement à la randonnée. Deux campings, des boutiques pour se ravitailler, deux bars/restaurants très sympas pour prendre un café avant de se lancer dans la montée, ou boire un verre au retour : tout ce qu’il faut pour rendre un randonneur heureux.
Il est possible de se garer dans un des parkings du village, ou continuer la route, traverser la rivière, et s’arrêter un peu plus loin sur la droite, au niveau du torrent qui marque le départ de la randonnée, à 1100m d’altitude.

Jour 1 : Montée au refuge de l’Olan

Dès le parking un panneau indique la direction du refuge de l’Olan à 3h de marche. Pas de difficulté pour s’orienter : comme souvent en montagne, il n’y a pas beaucoup de chemins, donc peu de risque de se tromper. Mis à part la descente, l’itinéraire suit la variante du GR54, le tour du massif des Ecrins.

Ma recommandation en termes d’horaire : un démarrage en début d’après-midi est possible, mais attention à la chaleur en période de canicule. De plus cela laisse moins de temps pour profiter des paysages à la montée, et pour profiter des abords du refuge qui méritent d’être visités. Un départ entre 10 et 11h est judicieux, histoire de trouver un point de vue sympa dans la montée pour la pause déjeuner.

Le chemin part sur la droite du torrent, qui forme une belle cascade une centaine de mètres plus haut, visible de la route. La montée est raide, mais régulière, et surtout magnifique, le long du torrent que l’on traverse de temps à autre et ses cascades. Elle offre régulièrement une vue plongeante sur le village qui devient de plus en plus petit au fil de l’ascension.

Côté orientation, une seule bifurcation à ne pas manquer à l’altitude 1715m où un panneau indique le refuge de l’Olan à droite, le refuge des Souffles à gauche : bien prendre à droite évidemment.
La montée continue sur le même rythme, la végétation change avec l’altitude, plus d’arbre pour faire de l’ombre, mais en contrepartie les sommets enneigés plus lointains apparaissent.

Et enfin le refuge, très discret, se laisse apercevoir alors qu’il reste environ 300m de montée… si l’on pense à lever le nez en marchant. 300 mètres c’est peu, mais en montée, c’est au moins 45 minutes d’efforts, plus ou moins selon le niveau du randonneur et la charge qu’il doit porter.

Le refuge, tel un nid d’aigle, domine cette longue montée que nous venons de gravir, à 2345m d’altitude. Là-haut le panorama est grandiose. L’arrière du refuge forme comme un cirque entouré de montagnes, dont l’un des sommets est le Pic de l’Olan, culminant à 3564m. S’il reste un peu d’énergie aux randonneurs, après avoir posé ses affaires au refuge, et éventuellement bu un verre en terrasse, je ne peux que recommander une petite escapade derrière le refuge pour aller découvrir les cascades au fond du cirque, sous le pic et le glacier de l’Olan. Cela prend une petite heure, donc attention au niveau des horaires des repas servis au refuge.

La nuitée : refuge ou bivouac

Depuis quelques années, le refuge de l’Olan est tenu par Emilie, une jeune gardienne de caractère, étonnante et sympathique, et gardé par Pantoufle, l’adorable chat d’Emilie.
Sa terrasse offre une vue plongeante sur la vallée du Valgaudémar, et un beau panorama sur les sommets d’en face.

La capacité du refuge de l’Olan est de 54 places, réparties sur plusieurs dortoirs. La gardienne répartit les pensionnaires par dortoir en fonction de leur activité : randonnée ou alpinisme. Les alpinistes qui réalisent l’ascension du Pic de l’Olan se lèvent très tôt, et cela évite de gêner les randonneurs « lève-tard ». Les dortoirs proposent des couchettes sur deux niveaux, collées les unes aux autres avec tout de même des séparations toutes les 2 ou 3 couchettes.
Par expérience, en dehors des week-ends le refuge est rarement plein, ce qui laisse de l’espace entre les personnes. En effet, le GR54 est très utilisé par les randonneurs qui s’engagent sur le tour des Écrins, mais le passage par ce refuge, considéré comme une variante, est facultatif. Le confort est sommaire, les deux toilettes situées à l’extérieur, mais très propres. Pas de problème de ravitaillement en eau.

Il est possible de dîner, de prendre le petit déjeuner et éventuellement un panier repas pour le lendemain. Attention à bien réserver à l’avance le repas du lendemain. L’équipement et le ravitaillement du refuge étant limité, prévenir seulement la veille au soir ne suffit pas. Et par respect pour l’équipe qui vous accueille, merci de bien respecter les horaires des repas, et de participer pour débarrasser les tables, ce qui est d’usage dans les refuges en haute montagne.
Dans tous les cas, il est important de bien réserver sa place en refuge et les repas, et ce facilement via le site Internet, en cliquant ici.

Il est également possible de bivouaquer aux alentours du refuge : sur l’arrière du refuge notamment, il y a vraiment beaucoup d’espace. L’avantage c’est que ce n’est pas le genre d’endroit où l’on peut trouver un alignement de dizaines de tentes. Par exemple, lors de mon dernier passage un samedi soir début juillet je n’en ai vu que 2 tentes, avec peut-être 100m entre elles.

Jour 2 : montée du pas de l’Olan, Col de Colombes, Lac Lautier

Après avoir pris un bon petit déjeuner au refuge, entre 7 et 8h du matin, et fait le plein des gourdes, c’est reparti pour la montée. Direction : le Pas de l’Olan, cette large brèche dans la montagne qui permet de passer dans la vallée d’à côté. Les panneaux, juste derrière le refuge, indiquent la direction du refuge des Souffles par le Pas de l’Olan, le col de Colombes et le Lac le Lautier.
Environ 400m de montée sous le lever du soleil qui illumine peu à peu le cirque où se niche le refuge. On laisse derrière nous un terrain encore herbeux pour arriver dans un monde de plus en plus minéral.

Pas de difficulté particulière à la montée. Juste un peu d’attention nécessaire à la traversée d’un ruisseau qui humidifie les rochers que l’on doit traverser. Puis c’est l’arrivée au Pas de l’Olan, ce beau perchoir à 2695m qui permet d’admirer de haut la vallée voisine.

Les dix premiers mètres de descente nécessitent de se tenir un peu avec les mains à la paroi de droite, mais rien de bien compliqué ou impressionnant. Le sentier est ensuite bien tracé, et l’on entame une longue descente d’environ 500m de dénivelé négatif.
Attention ! Il est recommandé de bien rester sur ce sentier jusqu’à arriver à un panneau dans un secteur pierreux, avant de remonter sur la droite, à environ 2200m d’altitude. Ceux qui disposent d’une application de cartographie peuvent être tentés par le suivi du GR54 qui propose une traversée sous les falaises à 2300m, pour économiser 100m de dénivelé négatif. Mais le terrain est vraiment difficile, notamment aux abords des torrents qui ont creusé le terrain et sont compliqués à traverser.

Après les panneaux et une petite remontée, on retrouve rapidement le GR sans aucune difficulté. On traverse le vallon sur son flanc droit, sur un beau sentier en balcon. Le prochain objectif, le col de Colombes, est bien visible droit devant, en haut du grand pierrier gris.

Après une longue traversée à flanc, avant la montée au col de Colombes, quelques passages nécessitent un peu d’attention. Une fois le Col de Colombes atteint à 2423m d’altitude, on admire une dernière fois le Pic de l’Olan et le Pas de l’Olan avant de descendre un peu de l’autre côté du col, pour découvrir le lac le Lautier après quelques minutes de marche.

Ensuite, la descente peut se faire en direction du village de Villar-Loubière, mais il reste alors environ 5 km en fond de vallée jusqu’à la Chapelle-en-Valgaudémar, par un chemin ou par la route, ou en stop, mais pas évident de trouver des voitures qui remontent dans cette direction.
Je recommande donc de remonter au col de Colombes, très proche du lac, et de redescendre en serrant à droite, en visant le fond du vallon. C’est particulièrement agréable car on traverse de vastes champs de myrtilles que les gourmands apprécieront.

Après une longue descente, on retrouve le panneau de la bifurcation à l’altitude 1715m. La fin de la descente est donc commune avec le début de la montée du premier jour.

Ce recoin du sud du Massif des Ecrins est un concentré de tout ce qu’il y a de plus beau en montagne. Réservé tout de même aux randonneurs en forme, il permet de vivre une belle aventure en haute montagne lorsqu’on ne dispose que de deux jours.

Et si vous souhaitez découvrir d’autres treks et randonnées, ces articles pourraient vous intéresser : 5 jours sur le GR 30 – Tour des lacs d’Auvergne et Tour du Morvan : un GR de Pays à découvrir absolument !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *